A mon ami Jean Aicard, le charmant poete de Mascarille. Sonnet

Du sauvage souci, du morose guignon,
Ton vers n'a point subi l'influence maligne ;
Ailée, et te montrant le Permesse d'un signe,
La divine Artémis t'eût pris pour compagnon.

Ta Muse, que d'Urfé hantait sur le Lignon,
Et que Dante moins sombre à Pétrarque désigne,
Mêle, puissante et souple, aux fleurs de son chignon,
Un verdoyant rameau de laurier ou de vigne.

Hors des banals chemins où, d'idéal privé,
Se presse, aveugle et sourd, ce siècle dépravé,
Sur les vierges sommets du Pinde tu m'emportes.

L'immortel Apollon, le rayonnant Phœbus
De l'avenir sans fin t'ouvre les larges portes,
Et l'Olympe de l'art comporte un astre de plus.

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