O calme nuit, qui doucement composes
Ô calme nuit, qui doucement composes
En ma faveur l'ombre mieux animée,
Qu'onque Morphée en sa salle enfumée
Peignit du rien de ses métamorphoses !
Combien heureux les oeillets et les roses
Ceignaient le bras de mon âme épâmée,
Affriandant une langue affamée
Du paradis de deux lèvres décloses !
Lorsque Phébus, laissant sa molle couche,
Se vint moquer de mes bras, de ma bouche,
Et de sa soeur, la lumière fourchue !
Ah que boiteux d'une poussive haleine
Soient ses chevaux, et ne cueille sa peine
Qu'un fruit amer de la vierge branchue !
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