Aimez ou naimez pas

Aimez ou n'aimez pas, changez, soyez fidèle,
Tout cela pour Philis est fort indifférent ;
Comme votre conquête a peu touché la belle,
Elle perd votre cœur ainsi qu'elle le prend.

L'on ne peut la nommer ni douce ni cruelle,
Son insensible esprit ne combat ni se rend ;
Elle entend les soupirs que l'on pousse pour elle,
Mais ce cœur de rocher ne sait ce qu'il entend.

L'Amour, tout dieu qu'il est, avec toute sa flamme,
Ne dissoudra jamais les glaçons de son âme,
Et cette souche enfin n'aimera jamais rien.

Ô malheureux amant ! Ô penser qui me tue !
Quel bizarre destin se rencontre le mien !
Comme Pygmalion j'adore ma statue.

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