Au Maitre Jean Aicart

Dans mon recueillement, imbu de choses saintes,
Comme autrefois Lazare auprès d'un grand seigneur,
Ou comme un naufragé vers un poste veilleur :
Maître, je vous soumets la douceur de mes plaintes.

Ce siècle n'est pas fait pour devenir meilleur.
Si la foule d'hier ne vivait que de feintes,
Aujourd'hui le dédain, ironique et railleur,
Attache à chaque lèvre un plis de ses étreintes.

Enfin, las de rougir sous l'affront des refus,
Et comprenant que, seul, vous pouvez me défendre,
Je viens auprès de vous, encore un peu confus,

Vous dire, confiant : Maître, daignez m'entendre ;
D'être pauvre, ici-bas, je n'ai pas la primeur,
Mais c'est mon œuvre, à moi, qui n'a pas d'imprimeur !

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