A la Soeur Marceline

J' EIAIS couché pâle et sans vie
Dans un linceul de sang glacé
Où la douleur et l'insomnie
Pendant trois nuits m'avaient bercé.

Pauvre fille, tu n'es pas belle,
A force de veiller sur elle
La mort t'a laissé sa pâleur;
En soignant la misère humaine
Ta main s'est durcie à la peine
Comme celle du laboureur.

Mais la fatigue et le courage
Font briller ce pâle visage,
Au chevet de l'agonisant.
Elle est douce, ta main grossière,
Au pauvre blessé qui la serre
Pleine de larmes et de sang.


Poursuis ta route solitaire,
Chaque pas que tu fais sur terre,
C'est pour ton œuvre et vers ton Dieu.
Nous disons que le mal existe,
Nous, dont la sagesse consiste,
A savoir le fuir en tout lieu;

Mais ta conscience le nie.
Tu n'y crois plus, toi dont la vie
N'est qu'un long combat contre lui,
Et tu ne sens pas ses atteintes,
Car ta bouche n'a plus de plaintes
Que pour les souffrances d'autrui.
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