A M. de Siarit

Quand tous les jours mon cœur vieilli se désenchante,
Pourrais-je ne pas faire un sympathique accueil
À ce frère inconnu dont la pitié touchante
Vient verser de si loin du baume sur mon deuil !

Merci ! quand se gravait, dans une heure méchante,
Le mot désespérance en travers de mon seuil,
Au fond de ma tristesse amère et desséchante,
Merci pour avoir mis cette larme à mon œil !

Dieu d'un sceau différent marqua nos destinées ;
Pour le vol le plus prompt que de longues journées
Des rivages d'Afrique au lointain Canada !…

Mais l'espace dût-il défier la boussole,
Quand la brise m'apporte un mot qui me console,
Je pleure en écoutant son doux sursum corda !
(1905)

Rate this poem: 

Reviews

No reviews yet.