Épitaphe et Rondeau

CI GIT ET DORT EN CE SOLIER
QU'AMOUR OCCIT DE SON RAILLON,
UN PAUVRE PETIT ÉCOLIER
QUI FUT NOMMÉ FRANÇOIS VILLON.
ONCQUES DE TERRE N'EUT SILLON.
IL DONNA TOUT, CHACUN LE SAIT
TABLES, TRÉTEAUX, PAIN, CORBILLON.
GALANTS, DITES EN CE VERSET.

REPOS ETERNEL DONNE A CIL,
SIRE, ET CLARTÉ PERPETUELLE,
QUI VAILLANT PLAT NI ECUELLE
N'OT ONCQUES, N'UN BRIN DE PERSIL.

IL FUT RES, CHEF, BARBE ET SOURCIL,
COMME UN NAVET QU'ON RET OU PELE.
REPOS ETERNEL DONNE A CIL.

RIGUEUR LE TRANSMIT EN EXIL

Ballade de Merci

A Chartreux et a Celestins,
A Mendiants et a Devotes,
A musards et claquepatins,
A servans et filles mignottes
Portants surcots et justes cottes,
A cuidereaux d'amour transis,
Chaussants sans méhaing fauves bottes,
Je crie a toutes gens mercis.

A fillettes montrants tetins,
Pour avoir plus largement hôtes,
A ribleurs, mouveurs de hutins,
A bateleurs trainants marmottes,
A fous et folles, sots et sottes,
Qui s'en vont sifflant six a six,
A marmousets et mariottes,
Je crie a toutes gens mercis.

Ballade Finale

Ici se clôt le testament
Et finit du pauvre Villon.
Venez a son enterrement,
Quand vous orrez le carillon,
Vêtus rouge com vermillon,
Car en amour mourut martyr;
Ce jura il sur son couillon
Quand de ce monde vout partir.

Et je crois bien que pas n'en ment,
Car chassé fut comme un souillon
De ses amours haineusement;
Tant que, d'ici a Roussillon,
Brosse n'y a ne brossillon
Qui n'eût, ce dit il sans mentir,
Un lambeau de son cotillon,
Quand de ce monde vout partir.

Il est ainsi et tellement,

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